Seul à bord, j’ai du mal à passer l’orage Surtout depuis que l'espoir n'est plus du voyage Même si une île est probablement devant Personne ne m’y attend vraiment Presque à terre je n’arrive plus à y croire Et de toute façon je ne sais pas boire Pas un homme, une bête de foire Ce n’est pas assez pour marquer les mémoires Pourtant j’en ai des souvenirs Et dans certains j’entends même vos rires Qui résonnent en moi jusqu’aux éclats, mais les yeux ouverts vous n'êtes plus là.
Je suis dans un sale état Et tous les jours ça empire Dans ce costume de paria Je suis mal à l’aise, c’est peu de le dire Impossible de prétendre au martyr Quand on s’est comporté en Judas Certaines voies ne s’empruntent pas Leur seule issue est de vous bannir Des cœurs purs qui voulaient vous chérir La trahison c’est ce qu’il y a de pire Quand on postule à cette vie là, il y a des actes qui ne pardonnent pas.
Comme seul océan où naviguer Cette traversée est en train de me crever Et je survis la gorge nouée Perdu dans cette immensité Je ne me suis jamais préparé à ce naufrage Et il est trop tard pour avoir la rage Ou regretter des décisions plus sages Dire que j’ai bâti ma propre cage Tout semble indiquer que mon embarcation va sombrer Putain, je n’ai même pas une bouée De toute façon en quoi aurait-elle pu m’aider, au mieux continuer à dériver.
Si loin de toi, tout est si triste en moi Et puis avec le temps, on n’a plus foi en soi Ça fait tellement mal jusque dans les entrailles Cette mélancolie m’a mis sur la paille Je pensais être paré pour toutes les batailles Mais sans vous, c’est la pagaille Le spleen a englouti mon énergie Il est présent à chaque heure de ma vie Que ce soit le jour ou la nuit Il ne me laisse aucun répit Et toute résistance reste vaine, il sent bien que j’ai le cœur en peine.