" Et entendre ton rire comme on entend la mer, s'arrêter, repartir en arrière ... "
A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi, et regarder les gens tant qu'y en a. Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra, en serrant dans ma main tes p'tits doigts. Pis donner à bouffer à des pigeons idiots, leur filer des coups d' pieds pour de faux.Et entendre ton rire qui lézarde les murs, qui sait surtout guérir mes blessures. Te raconter un peu comment j'étais mino, les bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand. Car-en-sac et Minto, caramel à un franc. Et les mistrals gagnants ... A r'marcher sous la pluie cinq minutes avec toi, et regarder la vie tant qu'y en a, te raconter la Terre en te bouffant des yeux, te parler de ta mère un p'tit peu. Et sauter dans les flaques pour la faire râler, bousiller nos godasses et s' marrer. Et entendre ton rire comme on entend la mer, s'arrêter, r'partir en arrière.Te raconter surtout les carambars d'antan et les cocos bohères, et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres, et nous niquaient les dents. Et les mistrals gagnants ... A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi, et regarder le soleil qui s'en va, te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fou, te dire que les méchants c'est pas nous. Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux, car ils ont l'avantage d'être deux. Et entendre ton rire s'envoler aussi haut, que s'envolent les cris des oiseaux. Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie, et l'aimer même si le temps est assassin, et emporte avec lui les rires des enfants. Et les mistrals gagnants Et les mistrals gagnants